En partenariat avec Stéphane Adjinon du Ministère de l'Économie Maritime, de la Pêche et de la Protection Côtière – République Togolaise, la Fondation SEFACIL vous propose un focus sur l'évolution récente du Port Autonome de Lomé (PAL), devenu notamment un hub de transbordement stratégique pour le compte du deuxième armement mondial, le groupe MSC Shipping.
Le Togo se situe dans le Golfe de Guinée et dispose de 50 kilomètres de façade côtière et d’un seul port commercial, le Port Autonome de Lomé (PAL), qui depuis 2012 a triplé son trafic total pour dépasser les 22 millions de tonnes en 2019. Surtout, le PAL a multiplié par 6 ses manutentions conteneurisées avec 1,5 millions de mouvements en 2019, faisant de Lomé le premier port conteneurisé sur la rangée Nouakchott-Walvis-Bay.
En choisissant Terminal Investment Limited (TIL) et China Merchants en 2012 pour opérer le Lomé Container Terminal, le PAL conjuguait l’opportunité stratégique :
- de devenir un hub africain dédié aux croisements des lignes régulières Europe-Med-Afrique-Asie du deuxième armement conteneurisé, MSC Shipping avec son opérateur-maison TIL,
- tout en promouvant Togo terminal, son terminal historique opéré par le spécialiste Bolloré Ports et qui sert au développement socio-économique de l’arrière-pays national avec ses trafics d’importation et d’exportation.
Sans obérer une saine concurrence, cette habile cohabitation des manutentionnaires spécialisés s’avère plutôt unique dans le panorama portuaire subsaharien, positionnant Lomé au même rang que ses « grands frères portuaires » d’Abidjan, qui va opérer un nouveau terminal fin 2021, et Téma au Ghana qui vise plus de 3 millions d’EVP de capacité à terme. Les records de productivité, jusqu’à plus de 10 000 mouvements sur une escale de PC post-panamax de 14,000 EVP ou encore 37 mouvements horaire sur un seul portique, attestent de la transformation du port togolais qui présente dorénavant les meilleures performances subsahariennes avec son voisin de Téma.
Le succès du PAL s’inscrit dans une vision stratégique portée par l’autorité portuaire et la Présidence de la République qui a fait des secteurs maritime et portuaire les piliers de la croissance nationale. Un ministère de l’économie maritime est créé et lance son premier plan stratégique quinquennal en 2018 avec un axe prioritaire destiné à faire du port de Lomé un hub d’excellence logistique.
Le port vise aussi à améliorer ses connectivités terrestres et encourager la facilitation du transit frontalier pour augmenter son trafic de 3 millions de tonnes issu des marchés sahéliens enclavés. En concurrence avec les ports ivoiriens sur les trafics burkinabés et le port voisin de Cotonou pour les flux nigériens/nigérians, le PAL étudie une modernisation de sa gouvernance afin de mieux travailler avec ses clients privés et attirer ainsi de nouveaux investisseurs togolais et internationaux. Les années à venir pourraient encore transformer l’attractivité du port de Lomé avec l’extension du quai minéralier et la mise en place d’infrastructures spécialisées dans le traitement des déchets de navires.