La fondation SEFACIL a toujours cherché à valoriser des couvertures esthétiques pour illustrer la collection Les Océanides qui célèbre cette année ses 10 ans d'existence. Une première expérience avait lancé l'idée sous l'impulsion d'un jeune graphiste et designer normand, Thibaut Squivee, qui avait relevé le challenge de produire une première identité au lancement d'une collection qui avait comme invité d'honneur le Prof. Dr. Gustaaf de Monie. Nous n'avions aucune idée précise et cette première ambition se traduit par une esquisse épurée qui reprend tous les modes de transport puisque nous abordons la thématique des corridors de transport, au moment où les autorités portuaires du Havre, de Rouen et de Paris mutualisent leurs destinées.
Le TOME 2 se voulait radicalement plus industriel puisque la thématique très peu documentée des vracs sous toutes ses formes allait occuper un opus de plus de 500 pages avec la co-direction du Dr. Romuald Lacoste. Cette fois-ci, Thierry Bogaert, architecte au parcours aussi atypique qu'inspirant, nous offre une déclinaison originale d'un habillage infrastructurel qui aspire à fondre harmonieusement des installations portuaires dans son environnement. Cette deuxième collaboration part d'une simple discussion dans les ors des salons de l'Hôtel de Ville de Paris où l'on s'interroge sur le devenir des villes et de leurs ports. Thierry argumente avec talent comment l'expulsion des sites productifs des ports en dehors des centres urbains peut se combattre par l'architecture et des voiles de matériaux.
Le TOME III est une composition plus poétique sur le thème des relations ville-port pour illustrer un ouvrage collectif qui a servi de référence à la Conférence Mondiale Ville & Port de Durban en Afrique du sud en 2014. L'AIVP, organisateur de l'événement et partenaire historique de la fondation, convainc l'artiste Carmen Vella de décliner une version violette de son oeuvre originale qui a été remarquée lors du EurHope Illustration Competition 2014. Cette couverture fait l'unanimité tant elle révèle les enjeux contemporains de mieux coopérer et collaborer au sein de réseaux globaux de savoir-faire et de compétences. Relier les villes portuaires par-delà les frontières et les océans se concrétise par des contributions des 5 continents dans cet opus en trois langues.
Sans effeuiller les couvertures suivantes, notons que le Dr. Jan Hoffmann nous prête une photo d'une évanescence rare avec une forêt de grues-portiques qui sortent d'une épaisse brume au large de Shanghai, plus grand port à conteneurs du monde. Nous sommes en 2018 pour le TOME V des Océanides et cette vision portuaire surréaliste renvoie sans le savoir aux réalisations colorées et décalées de l'artiste-peinture Stéphane Padu.
2022 : une rencontre fortuite à l'ENSM du Havre engendre un téléscopage entre l'ambition philanthropique de la Fondation et la projection humaniste d'un artiste complet qui mêle photographie, graphisme, design et peinture dans un univers qui semble quasi infini. Stéphane est un vrai passionné, animé d'une envie de partager et de transmettre. Il écoute, s'intéresse et se nourrit des histoires que la Fondation SEFACIL sème au gré des projets, des réalisations et des publications, d'Afrique aux Amériques, de l'Asie Centrale à la Baltique ou au Pacifique. Il ne faut pas très longtemps pour conclure qu'une aventure collective et collaborative commence, avec l'ambition première d'offrir au futur TOME VIII une couverture identifiable entre mille.
RDV donc en 2023 pour découvrir le fruit de cette interaction positive qui pourrait trouver d'autres substrats et d'autres bonnes excuses d'ici là!